Hommage à Jacques Guggenheim
J'ai rencontré Jacques en 1980, alors qu'il était directeur du journal Le Berger d'Israël depuis plusieurs années. J'ai été avec lui comme un disciple auprès de son maître. Je l'ai écouté chaque mois, pendant de longues années, lors des rencontres des « Groupes bibliques du Berger d'Israël » qui avaient lieu dans les locaux de l'Église baptiste de la rue de Lille, à Paris. J'appréciais son enseignement lorsqu'il expliquait la Bible sous le double éclairage de sa culture juive et de sa foi en Jésus, le Messie.
Lors de ces rencontres, je ne me souviens pas d'une seule fois où nous n'avons pas chanté « Ô prends mon âme » ! C'était certainement l'un des cantiques préférés de Jacques, et cela non seulement parce qu'il est composé sur l'air de l'Hatikvah, l'hymne national israélien, mais aussi parce que ce chant résonnait en lui, dans son âme, précisément, au plus profond de lui-même.
Jacques était un homme de conviction, ferme sur l'essentiel de sa foi, notamment sur l'Évangile, la Bonne Nouvelle de la mort et de la résurrection de Jésus, le Messie, pour obtenir notre pardon et notre justification, notre réconciliation avec le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.
Mais au-delà de l'enseignement théorique -- théologique -- de ce maître, c'était aussi son attitude, humaine et spirituelle, que j'observais, sous ses côtés les plus positifs... Et ce que j'ai retenu de Jacques correspond bien à ce cantique : « Ô prends mon âme, que ta flamme brûle en mon cœur. Que tout mon être vibre pour toi, Sois seul mon Maître, ô divin Roi. Source de vie, de paix, d'amour, vers toi je crie, la nuit, le jour ; Entends ma plainte, sois mon soutien, calme ma crainte, toi mon seul bien ! »
Jacques est tout entier dans ces paroles, ce désir de vivre pour Dieu, de lui être pleinement consacré, cette prière que la flamme de Dieu éclaire, réchauffe, anime son cœur et soit son soutien, et enfin le vœu que son être tout entier vibre pour son Maître et divin Roi. J'ai si souvent vu Jacques chanter ce cantique avec ce désir visible, pour ainsi dire, d'accorder ses paroles et son « cœur ».
Dans son bureau de la rue de Lille, bien avant qu'il ne devienne son atelier, où il a peint de nombreuses toiles après sa retraite, nous avons passé de longues heures. Chaque mois, il nous fallait préparer le routage du journal et imprimer plusieurs milliers d'adresses des abonnés au « Berger d'Israël », avec des moyens « manuels » (une machine à alcool souvent capricieuse !) qui nous sembleraient aujourd'hui très artisanaux !
Après que nous avions imprimé ces fameuses adresses, nous prenions quelques minutes pour lire un psaume et pour prier. J'ai très vite remarqué que Jacques choisissait régulièrement le Psaume 25, sans doute parce que ces paroles, comme le cantique « Ô prends mon âme », résonnaient en lui et exprimaient ce qu'il ressentait : cela se voyait, ou plutôt cela s'entendait à la façon dont il le lisait ; cette lecture, qui était en fait une prière, révélait surtout un trait de sa personnalité que j'ai pu saisir à de nombreuses reprises...
Psaume 25 (Bible Segond, version « Colombe »)
1 Vers toi, éternel, j'élève mon âme. 2 Mon Dieu ! en toi je me confie : que je ne sois pas couvert de honte ! Que mes ennemis n'exultent pas à mon sujet ! 3 Tous ceux qui espèrent en toi ne seront pas dans la honte ; ils seront dans la honte ceux qui, sans raison, sont des traîtres.
4 Éternel ! fais-moi connaître tes chemins, enseigne-moi tes voies. 5 Fais-moi cheminer dans ta vérité, et instruis-moi ; car tu es le Dieu de mon salut, en toi, j'espère tous les jours. 6 Éternel ! souviens-toi de tes compassions et de ta bienveillance, car elles sont depuis toujours. 7 Ne te souviens pas des péchés de ma jeunesse ni de mes révoltes. Souviens-toi de moi selon ta bienveillance, à cause de ta bonté, Éternel !
8 L'éternel est bon et droit : c'est pourquoi il montre aux pécheurs le chemin. 9 Il fait cheminer les humbles dans la justice, il enseigne aux humbles son chemin. 10 Tous les sentiers de l'Éternel sont bienveillance et fidélité, pour ceux qui gardent son alliance et ses préceptes. 11 C'est à cause de ton nom, éternel ! que tu pardonneras ma faute, car elle est grave.
12 Quel est l'homme qui craint l'Éternel ? L'Éternel lui montre le chemin qu'il doit choisir. 13 Son âme reposera dans le bonheur, et sa descendance possédera le pays. 14 La pensée secrète de l'Éternel est pour ceux qui le craignent, et cela pour leur faire connaître son alliance.
15 Mes yeux sont toujours tournés vers l'Éternel, car c'est lui qui fait sortir mes pieds du filet. 16 Tourne-toi vers moi et fais-moi grâce, car je suis seul et malheureux. 17 Les angoisses ont rempli mon cœur ; fais-moi sortir de mes angoisses. 18 Vois ma misère et ma peine, et pardonne tous mes péchés. 19 Vois combien mes ennemis sont nombreux, et de quelle haine violente ils me haïssent.
20 Garde mon âme et délivre-moi ! Que je ne sois pas couvert de honte, quand je me réfugie en toi ! 21 Que l'intégrité et la droiture me protègent, car je mets en toi mon espérance ! 22 O Dieu ! libère Israël de toutes ses détresses !
Jacques était un maître exigeant, à la sensibilité très vive -- une sensibilité d'artiste --, notamment sur la question de son identité juive, ce que l'on pouvait comprendre lorsqu'on savait qu'il avait grandi, entre l'âge de 10 et 15 ans, pendant la Seconde Guerre mondiale... Ses réactions, souvent passionnées, pouvaient surprendre, mais cela n'altérait pas ses grandes qualités soulignées dans ce psaume : un amour de la vérité -- biblique --, un authentique désir de vivre dans cette vérité, une intégrité réelle, un refus de toute compromission, et donc une grande sincérité, une foi persévérante face aux oppositions, qui n'ont hélas pas manqué, et enfin une humilité, une spontanéité, une simplicité et une joie de vivre qui révélaient qu'il n'avait pas perdu « l'esprit d'enfance », si précieux pour traverser les difficultés de la vie adulte...
Au terme de ces quarante années de collaboration et d'amitié, je suis reconnaissant à Jacques de m'avoir fait découvrir les Juifs messianiques et permis de les accompagner dans la foi en Yéchoua (Jésus), notre Messie et Seigneur...
Frédéric BAUDIN
Pasteur, conférencier et écrivain, est l'auteur du livre Le judaïsme, un regard chrétien, où figure le témoignage de Jacques Guggenheim, publié aux éditions Croire et Lire (2e éd. 2019) ; son dernier livre Variations sur les mots -Sion, a été publié par les éditions CEM en décembre 2020. (www.cemfrance.eu/variations/)
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