“Comprendre et aimer les musulmans”
Depuis sa conversion au christianisme dans les années 80, Salah Mokrani dédie sa vie à faire connaître l’Évangile aux musulmans. Avec son association Mahabba-France, il forme les Églises et mène des actions de terrain.
QUI ÊTES-VOUS ?
- Je m’appelle Salah Mokrani, je suis né en 1968 dans la Drôme. J’ai grandi en France, de parents algériens, et dans la culture musulmane. Comme beaucoup d’enfants d’immigrés de ma génération, j’ai été confronté à plusieurs difficultés. Une scolarité en échec, des parents illettrés, une intégration difficile parqués dans des cités. Des grands frères tombés dans le banditisme, la violence, les règlements de comptes. Tout un contexte qui a favorisé un certain communautarisme, une crise identitaire, avec la venue d’un courant extrémiste musulman. À cette période, je me suis intéressé à l’islam. Mais je n’y ai pas trouvé de sens à ma vie. Ce sens, je l’ai trouvé plus tard dans la foi chrétienne.
COMMENT ÇA S’EST PASSÉ ?
- J’avais 17 ans. Un jour, un mec me tend un tract pour aller voir le film “La croix et le poignard”. C’est l’histoire d’un pasteur qui travaille auprès de gangsters dans le Bronx. Le soir, je vais voir le film, et je suis marqué par une scène où le pasteur parle d’amour à un jeune qui veut le tuer. Ça me transperce et je rentre chez moi avec une Bible. En me couchant, je lis quelques lignes, puis je dors comme un bébé. Le lendemain, je revois mon grand frère Kamel que je n’ai pas vu depuis dix ans. Il sort de psychiatrie, et m’apprend qu’il est devenu chrétien ! Je ne le reconnais pas. Il m’invite dans la foulée dans un camp chrétien où j’ai vécu un moment extraordinaire. Ma vie n’a plus jamais été la même.
QU’EST-CE QUI A CHANGÉ ?
- Je vis pour faire connaître l’Évangile aux musulmans. J’ai vite compris que c’était ce que Dieu m’appelait à faire. Alors je le sers depuis presque 40 ans. Je vais dans les quartiers dit “sensibles” pour parler avec les habitants. Aussi, je visite les Églises, pour former les chrétiens et les aider à comprendre et aimer les musulmans. Aujourd’hui, pour encadrer tout ça, nous avons créé une association qui s’appelle Mahabba (“amour” en arabe) qui est devenue membre du CNEF.
QUELS SONT VOS DÉFIS ?
- Ce n’est pas simple. Il faut appeler un chat un chat. Le racisme et le rejet des musulmans en France, et aussi dans nos Églises ont toujours existé. J’ai parfois besoin de patience, et j’ai besoin de lutter pour briser certains préjugés. C’est un premier grand défi. Ensuite, il faut inspirer les chrétiens à sortir hors des murs de l’église pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Il faut également les former pour qu’ils apprennent à comprendre l’islam et les musulmans. Pour qu’ils soient en mesure de rentrer dans un dialogue avec eux. Et enfin, il y a un gros travail à faire sur l’accueil et l’accompagnement des nouveaux convertis.
QU’EST-CE QUI VOUS ANIME ?
- L’amour, tout simplement. C’est la même motivation qui a poussé Jésus à venir mourir pour nous sur Terre. Le salut est aussi pour les musulmans. Et moi je sens que c’est ma mission. Ce n’est pas simple, j’ai connu des menaces, des situations extrêmement délicates. Alors il faut être convaincu de ce qu’on fait. Une passion inébranlable, et un courage qui ne peut venir que de Dieu.
UNE ANECDOTE QUI VOUS A MARQUÉ ?
- J’en ai des milliers. Une fois par exemple, sur un marché, nous parlions avec les gens du quartier et un salafiste est venu. Il s’emportait, nous criait dessus, parlait fort. Nous avons calmé la discussion, et mon ami lui a dit qu’il l’aimait et qu’il voulait prier pour lui. Au bout d’un moment, l’homme a accepté. Et aujourd’hui, nous sommes toujours en contact. C’est magnifique. Je pourrais aussi parler de petites Églises de maison que nous avons eu le bonheur de voir se créer dans des cités où personne ne va jamais parler de Jésus.
UN MOT POUR FINIR ?
- Je voudrais dire à ceux qui liront d’oser. De ne pas avoir peur. De passer au-dessus de certains préjugés, et de faire confiance à Dieu pour aller rencontrer les musulmans et leur annoncer l’évangile. Il faut casser la vision déformée du musulman. Il n’est pas un envahisseur et il a besoin d’entendre parler de la Bonne Nouvelle. Aussi, priez pour nous, pour Mahabba. Que Dieu nous accompagne, et que de plus en plus d’Églises s’ouvrent aux quartiers sensibles et à notre cause. Il y a de la progression, et des raisons d’avoir de l’espoir !
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