“Être chrétien ne signifie pas être misogyne.”
Camille travaille sur les questions de droits des femmes et d'égalité femmes-hommes. Elle nous raconte comment sa foi l’aide à affronter ses défis professionnels, mais aussi comment ceux-ci alimentent sa réflexion sur l’avenir de l’Église.
QUI ÊTES-VOUS ?
- Je viens d’une famille très modeste, d’un père musulman et d’une mère catholique de tradition. Je suis chrétienne depuis l’âge de 8 ans, lorsque j’ai découvert l’histoire de Jésus lors d’un camp dans les Cévennes. Dans la vie, je travaille sur les sujets des droits des femmes et de l'égalité femmes-hommes.
ÇA CONSISTE EN QUOI ?
- Mon champ d’action se divise sur trois volets : la protection des droits et la lutte contre les violences. Ensuite l’égalité sur le plan économique, professionnel. Et enfin, l’égalité dans la sphère publique, l’accès au sport, à la culture par exemple… Pour ça je me bats au quotidien, sur le terrain, auprès des différents acteurs de mon département. Les associations, les écoles, les entreprises…
QU’EST-CE QUE T’APPORTE TA FOI ?
- Travailler sur des sujets comme les violences conjugales ou la prostitution, c’est très dur ! On peut vite s’épuiser. Je pense que ma foi me permet de rester pleine d’énergie en pensant toujours au public et aux personnes pour lesquelles je travaille. Car je me repose sur Jésus et je suis convaincue de faire quelque chose qui lui plaît. Il nous appelle à servir notre prochain, et il nous montre l'exemple en lavant les pieds de ses disciples. C'est une image forte, qui me porte ! Ma foi m’aide aussi à gérer mes responsabilités. Je suis amenée à prendre des décisions importantes, donc j’ai besoin de sagesse et c'est un gros point du boulot et que je remets vraiment au Seigneur.
PARLEZ-VOUS DE VOTRE FOI AU TRAVAIL ?
- Je travaille beaucoup seule, donc ce n’est pas évident. D’autant plus que dans le cadre de mes fonctions, le devoir de neutralité s’impose à moi, et c’est bien normal. Toutefois, je ne camoufle jamais ma foi lors de discussions interpersonnelles avec mes collègues. Et comme je travaille sur un sujet sensible qu’est l’égalité femmes-hommes, il arrive qu’on essaie de me confronter sur la religion. Notamment sur les questions de patriarcat et de soumission de la femme. C’est l’occasion pour moi d’expliquer ma vision.
QUE RÉPONDEZ-VOUS ?
- Je réponds que selon moi, ce sont les interprétations des écritures qui ont été un outil pour soumettre les femmes. Que ce n’est pas leur sens réel ! Ensuite, je pense répondre et témoigner à travers la qualité de mon travail. Je montre qu’être chrétien ne signifie pas être misogyne. Même si je reconnais qu’il y a du travail à faire aussi de ce côté là.
VOTRE TRAVAIL QUESTIONNE AUSSI VOTRE FOI ?
- Tout à fait ! Je n’avais pas de convictions féministes fortes en prenant le poste. Et chaque jour je mesure l’ampleur du problème dans notre société, mais aussi dans nos Églises. Et c’est normal, nous ne sommes pas mieux que les autres ! Par exemple, lorsque le lundi j’explique à des professeurs qu’il faut donner autant la parole aux filles qu’aux garçons, et que le dimanche je remarque que les femmes de l’Église ne s’expriment que rarement, ça me pose question. Et cette réflexion me porte. Je me dis que Dieu doit être très heureux de voir que la lutte pour l’égalité hommes-femmes avance.
QUE PEUT-ON VOUS SOUHAITER ?
- J’aimerais que chez nous, les chrétiens, on lève le tabou sur le sujet des violences dont les femmes sont victimes, dans nos Églises aussi. C’est une réalité et ce n’est pas acceptable. Il faut sensibiliser l’ensemble des responsables d’Églises et les membres. Dans mon travail, je tâche de faire en sorte que les médecins posent des petites affichettes dans leurs cabinets, et je voudrais que ce soit pareil dans les Églises par exemple. Mais je suis enthousiaste, car je suis persuadée que ce combat se fait pour la gloire du Seigneur.
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