Ministères : le défi de l’articulation de la vocation
Ce serait catastrophique de dire que la mission de l’Église n'est que l’affaire de quelques-uns, mais d’un autre côté ce serait dramatique de nier l’existence de cette réalité. Comment affirmer cette tension qui est là, au sein des textes bibliques ? On va affirmer que tous sont appelés à servir le Seigneur et l’avancée de son Règne, et on va en même temps affirmer que Dieu donne des personnes qui vont avoir des fonctions de cadre et une vraie reconnaissance pour ce qu’ils apportent à l’Église.
La juste articulation se trouve vraiment dans le « pourquoi » de ces quelques-uns, et c’est là aussi où Éphésiens 4 nous aide vraiment : « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. »
Ainsi, tous font : tous les saints sont actifs dans « l’œuvre du ministère ». Tous sont édifiés ensemble en tant que corps. Tous sont appelés à atteindre une maturité dans la conformité à Christ. Donc les responsables qui ont une vocation spéciale ne sont pas le représentant de Jésus sur terre : ils forment chacun pour avoir cette fonction au sein des nations. Les responsables qui ont une vocation spéciale ne sont pas les seuls membres visibles du corps, mais servent plutôt, comme des jointures et ligaments, à articuler et coordonner ensemble le corps qui est édifié ensemble, assurant le liant et le leadership pour que tous les saints servent le Seigneur dans la cohérence d’un édifice sain. Les responsables ne concentrent pas le « faire » de l’Église – ni le faire de l’opérationnel administratif, mais ni même le faire de fonctions de leadership. Plutôt, ces responsables sont appelés à former et équiper tous pour cela, et ce de façon croissante.
Cette dimension de la fonction formatrice et coordinatrice des responsables au sein de l’Église a été mise en avant par toutes les contributions, soit comme une réalité déjà vécue ou comme un axe de renouvellement :
Pour les Assemblées de Dieu : « [Les ministères de la Parole] sont fondamentalement au service du ministère de tous dont le déploiement donne la croissance à l’ensemble », mais ils notent que c’est quelque chose qui se développe peu à peu.
Le pôle des églises évangéliques rattachées à la FPF relèvent « une mutation récente sous l’influence du mouvement de l’Église missionnelle, qui oriente davantage le rôle pastoral vers la formation de disciples-témoins dans le monde. »
Le Réseau FEF laisse entrevoir cela lorsqu’il parle de qui prêche : « De manière générale, l’idéal au sein des unions consiste en ce que les anciens ou le conseil pastoral soient les prédicateurs réguliers, et il est souhaité que d’autres puissent le faire sous leur responsabilité. » On y voit à la fois la spécificité du don de quelques-uns mais une volonté de délégation plus large.
Enfin, parmi le pôle des Églises d’expression pentecôtiste et charismatique, affirme que « Dans la théorie, l’implication de chacun est souhaitée. Les ministères sont reconnus comme ayant un rôle pour diriger l’Église et équiper les saints à servir le Seigneur dans leurs vies quotidiennes. » Mais la contribution reconnait aussi que cette belle théorie n’est pas toujours suivie dans la pratique.
Maintenant, une piste de réflexion, en allant au-delà des simples questions d’opération, et en me basant sur des constats plutôt que sur le contenu de ces travaux : si l’articulation au niveau de l’opérationnel trouve un sens dans le fait que les ministres du culte sont vus comme ayant un rôle de formation et de libération du corps tout entier, la question de la prise de décisions dans cette articulation du ministère de tous et de certains pose question :
Je vois de nombreuses Églises où la direction de l’Église est la charge des « plusieurs », et les pasteurs sont embauchés pour être les exécutants de la vision des membres de l’Église. Il est alors plus un pourvoyeur de services pour une communauté qui se charge de définir sa vision. Dans d’autres Églises, ce sont les pasteurs, les ministres du culte, qui ont cette charge de définir la vision, dans laquelle ils doivent emmener l’Église. Il me semble que la disparité des pratiques et des cultures d’Église au sein du monde évangélique quant à ce qui est attendu des responsables locaux de l’Église – sont-ils des animateurs de la volonté du collectif ; ou sont-ils les fers de lance de la mission du peuple qui mobilisent le reste de l’assemblée, est quelque chose qui devrait faire l’objet d’une étude sérieuse et soumise à la Parole et aux modèles de leadership que nous y voyons.
Nathan LAMBERT
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