La journée des implanteurs : Apprendre de vos voisins européens

Avez-vous déjà réfléchi à la possibilité que le jeune sans papiers que vous voyez mendier devant votre supermarché est peut-être un frère en Christ ? Qu’il est peut-être même déjà évangéliste, voire implanteur d’Églises dans votre ville ?

Quand l’empereur Claude a expulsé les Juifs de Rome, il ne savait sans doute pas que parmi les réfugiés se trouvait un jeune couple nommé Priscilla et Aquilas. Mais dans ce contexte de déracinement et exil forcé, Dieu avait un plan. Dans notre génération aussi, Dieu est en train de faire quelque chose qui nous dépasse. Sommes-nous prêts à aller là où l’Esprit est à l’œuvre ?

Depuis les années 1950, les missiologues réfléchissent à des politiques de “saturation nationale” dans l’objectif de voir des pays entiers transformés et renouvelés par l’implantation d’Églises. En France, dès la fin des années 1980, des pionniers comme Steve Grant, Mike Evans et Philippe Jauret ont entrepris une réflexion stratégique sur l’implantation, basée sur des éléments quantifiables. Daniel Liechti a pris le relais à partir de la fin des années 1990. Et dès sa conception, l’implantation d’Églises (au moins une Église pour 10,000 habitants) a été à cœur de la vision et les missions du CNEF.

La recherche quantitative est importante, car nous mesurons ce qui a réellement de la valeur pour nous. Et parce qu’une fine connaissance du terrain permet de mettre en place des stratégies adaptées. Cependant, le fait de voter des politiques de « saturation » au niveau des unions et des fédérations d’Églises n’irrigue pas nécessairement la base. L’expérience européenne nous le montre : pour voir les Églises se multiplier, il faut à la fois accueillir des initiatives qui viennent de la base, et impulser l’implantation « d’en haut » au niveau institutionnel.

Raphaël Anzenberger a partagé ses expériences avec le réseau européen National Church Planting Processes (NC2P). Selon la définition de NC2P, « Un processus national d’implantation d’Églises tend vers une réalité où la majorité des évangéliques coopèrent ensemble, dans le but de voir le nombre d’Églises se multiplier dans toutes les sphères géographiques, ethniques et culturelles de ce pays. Cet objectif est un prérequis à la formation de disciples à l’échelle d’une nation. » Le témoignage de nos voisins espagnols dans la matière est particulièrement intéressant, car ils vivent actuellement une véritable dynamique de croissance.

Raphaël plaide pour des « bacs à sable » : des espaces de liberté et de créativité où des partenariats peuvent être forgés et des projets d’implantation peuvent naître.

Au niveau d’une ville ou d’une agglomération, la pastorale CNEF peut créer un « bac à sable » en facilitant la discussion sur les besoins et les opportunités en termes d’implantation. Notre attitude de cœur est décisive : là où il y a rivalité et ambition égoïste, il y a peu de chances que l’Esprit Saint soit à l’aise parmi nous. N’oublions pas que les Ecritures décrivent l’Esprit comme une colombe, non pas comme un pigeon !

Quelques questions que nous pouvons nous poser au niveau d’une pastorale ou d’une ville :

• Quelles sont les zones géographiques où le témoignage chrétien est le plus faible ?

• Qui sont les peuples non-atteints dans notre ville ?

• Qui sont les leaders parmi nous, appelés par Dieu pour cette tâche ?

• Quels sont les sphères culturelles les moins touchées par l’impact de l’Évangile ? Souvent, il y aura besoin de forger des partenariats avec les missions spécialisées (le MENA, par exemple.)

Au niveau national, le CNEF a aussi l’ambition de créer ces « bacs à sable, » lieux d’échange et de partenariat pour l’avancement de l’Évangile dans toutes les sphères de notre société.

Rendez-vous pour la prochaine journée des implanteurs le samedi 26 novembre 2022 à l’Espace Charenton à Paris.